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L'association libre en psychanalyse : la règle fondamentale et la technique essentielle de la psychanalyse

La technique psychanalytique

La règle fondamentale de l’association libre

La règle fondamentale de la psychanalyse est la règle de l’association libre. Elle est posée d’emblée et régulièrement rappelée au patient, tout au long de sa cure. Elle est notre boussole dans le déroulement de la cure. Articulée avec le transfert, c’est le respect de cette règle qui permet qu’un discours autre surgisse et que la chaîne des signifiants se déploie, d’où le sujet pourra émerger. L’association libre a en effet pour viser de contourner le Moi et même, de venir opérer une castration sur lui (et sur ses résistances) par cette Autre parole qui peut surgir.
Ainsi, la technique psychanalytique et le transfert viennent soutenir et réveiller le désir de l’être à savoir, savoir quelque chose sur ce qui le fait souffrir, savoir quelque chose sur son désir, à lever le voile de cette ignorance qu’il alimente d’un côté, par son symptôme ; mais qu’il a le courage, d’un autre côté, de venir bousculer lorsqu’il vient nous rendre visite. L’ignorance est inévitablement affaire du Moi, c’est lui qui ne veut rien savoir et se défend tant bien que mal contre le désir de l’être, un désir qui le dérange, le culpabilise, l’agace. C’est pour cela qu’il ne s’agit pas de dialoguer avec le Moi dans la cure, même si nous avons inévitablement affaire à lui. Il ne s’agit ni de lui parler, ni de le renforcer, ni de le conforter, bien au contraire. Le Moi a besoin d’être oxygéné, allégé. Et pour ce faire, il doit être traversé par les paroles qui viennent piocher dans le grand Autre.
Le Moi est convoqué le moins possible dans la cure, et pourtant, il va grandement subir les effets de l’association libre. Là est la beauté de la méthode psychanalytique.
 
Dans la clinique, et afin de conduire au mieux la cure, il est d’une importance capitale de savoir repérer, lorsque que le patient parle, d’où ça parle. Je fais référence ici à l’appareil psychique tel que nous l’a enseigné Sigmund Freud, à savoir composé des trois instances psychiques Ça, Moi et Surmoi ; et nourri de l’apport de Jacques Lacan, le grand Autre, ce lieu des trésors du signifiant, qui est là avant même son arrivée au monde et qui est convoqué chaque fois que l’être s’exprime, en gestes ou en mots. La règle fondamentale de la psychanalyse, dire ce qui traverse l’esprit sans jugement ni censure, vise précisément à encourager le patient à aller piocher ailleurs, ailleurs que dans son Moi, un savoir sur son désir. Et plus précisément, à aller piocher dans ce grand Autre.
L’ignorance de l’être est mise à mal à partir du moment où il devient patient, et encore plus psychanalysant, où il joue le jeu d’associer librement ses pensées et qu’ainsi, il puisse accéder à une Autre parole, à une Autre langue qui le constitue. La force de la psychanalyse est de pouvoir faire dire aux mots tout autre chose que ce qu’ils avaient dit jusque là. Lorsque l’être sur le divan parvient à piocher dans ce trésor des signifiants et non plus à s’exprimer à partir de son Moi, alors nous pourrions dire qu’il parle une Autre langue. Il s’agirait presque de parler une langue étrangère, mais avec les mêmes mots. Tout le secret est de pouvoir les entendre différemment, Autrement.
C’est cela qui transforme dans une cure, cette parole qui vient de ce lieu-là. Une parole qui vient du Moi ne produit pas de transformation. Celle qui vient du grand Autre, qui surprend et qui chamboule complètement le Moi, celle-là viendra modifier le rapport de l’être à lui-même, aux autres, au Réel.
 
Cela s’entend quotidiennement dans la clinique : « je n’avais jamais entendu cela comme ça », « ce n’est pas ça que je voulais dire mais c’est sorti comme ça », « je ne sais pas pourquoi mais ce mot là me vient à l’esprit » ou encore même grâce au lapsus. Certains choisiront de ne rien entendre, « non non je me suis trompé, ce n’est pas ça que je voulais dire ». Mais lorsqu’il l’entend, cette parole fait retour dans le Moi, et ça, ça produit un effet de castration. L’ego se dégonfle, l’être accepte peu à peu qu’il ne sait pas tout. Il se confronte à son ignorance, et là, se réanime du désir, dans la cure et dans la vie du patient.
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