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La question de la fin de la cure et de la guérison : l’au-delà du fantasme

La question de la fin de la cure et de la guérison : l’au-delà du fantasme

Lacan nous apprend que l'objet premier du désir est sa reconnaissance même, et que celle-ci passe par la médiation de l'autre. Ainsi, le sujet ne peut reconnaître son désir que dans sa parole adressée à un autre, au psychanalyste. Le désir est ainsi soumis aux lois de la parole, et il insiste, jusqu’à être reconnu. La sortie de psychanalyse réside donc pour Lacan en une révélation à l’être de son désir, afin de faire advenir un sujet, en accord avec son désir, reconnu et assumé. Ainsi, « ce qui se révèle en dernier, le dernier mot, le dernier sens de la parole du sujet devant l'analyste, c'est son rapport existentiel devant l'objet de son désir »[1]. Cette vérité surgit dans la cure par la parole, l'ordre symbolique, où le sujet a à se révéler en révélant son désir. Lacan dit : « Par être du sujet, nous n'entendons pas ses propriétés psychologiques, mais ce qui se creuse dans l’expérience de la parole, en quoi consiste la situation analytique. »[2]
Il évoque même le terme de guérison qu'il définit comme « la réalisation du sujet par une parole qui vient d'ailleurs et le traverse »[1]. Et il ajoute :
« C’est toujours au joint de la parole, au niveau de son apparition, de son émergence, de sa surgescence, que se produit la manifestation du désir. Le désir surgit au moment de s'incarner dans une parole, surgit avec le symbolisme. »[2]
 
Lacan reprendra cette notion de guérison lorsqu'il prononcera, en 1957, cette fameuse formule que la guérison a toujours un «caractère de bienfait de surcroît »[3] mais qu'elle n'est pas le but premier de la cure psychanalytique. La psychanalyse ne se résumerait pas à un processus thérapeutique.
La grande finesse de Lacan sera de différencier le moi et le sujet, soit le moi et le je. Si le moi est une fonction imaginaire pris dans un rapport d'aliénation imaginaire, le sujet désigne quant à lui, non un être, mais un manque-à-être, vidé des identifications imaginaires du moi. Rappelons la formule bien connue de Lacan « l'inconscient est structuré comme un langage » qui entraîne une autre formule bien connue de la fin des années cinquante : « un signifiant représente le sujet pour un autre signifiant ». Ceci signifie donc que l’être parlant n'est que représenté par le signifiant, que le sujet y est effacé. Ainsi pour Lacan, l'idéal de l’analyse serait que l'être soit dépouillé de son moi, dégonflé de son imaginaire.
« Si on forme des analystes, c'est pour qu'il y ait des sujets tels que chez eux le moi soit absent. C'est l'idéal de l'analyse qui bien entendu, reste virtuel. Il n'y a jamais un sujet sans moi, un sujet pleinement réalisé, mais c'est bien ce qu'il faut viser à obtenir toujours du sujet dans l'analyse. L'analyse doit viser au passage d'une vraie parole, qui joigne le sujet à un autre sujet, de l'autre coté du mur du langage. C'est la relation dernière du sujet à un Autre véritable, à l'Autre qui donne la réponse qu'on n'attend pas, qui définit le point terminal de l'analyse. »[4]

 

[1]     Ibid., p. 272.

[2]     Ibid., p. 273.

[3]     Lacan, J. « Le rendez-vous chez le psychanalyste », in La psychanalyse, 1958, n° 4, pp. 305-314.

[4]     Ibid., p. 287-288.

[1]     Ibid., p. 371.

[2]     Ibid., p. 355.

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