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Groupe de travail sur la maternité

Réunion du 20 décembre 2022, de 12h00 à 14h00, à la consultation de Sara Dangréaux (Paris).

Présents :

  • Chantal Birman

  • Sara Dangréaux

  • Michel Dietrich

  • Ouarda Ferlicot

  • Julie Billouin

  • Fairouz Nemraoui

    Le thème de la grand-parentalité avait été travaillé lors du groupe précédent.

    En tant que professionnels dans des positions différentes et travaillant dans des champs différents (sage-femmes, psychanalystes, psychothérapeutes...), quel est notre point de rencontre ? Notre point de rencontre est la prévention.

    Chantal évoque le documentaire «À la vie» et précise que les principaux téléspectateurs sont des femmes.
    Notre ancienne réunion lui a été utile, notamment pour une intervention à « Un air de famille » (https://www.air-de-famille.fr/).

    Chantal nous fait un retour sur la réunion qui eut lieu. Les grands-parents sont surtout avec leurs petits enfants lorsque les parents ne sont pas là. Il y a une absence des grands-pères par rapport au père. À l’inverse, du côté de la grand- mère est retrouvée une avidité.

    Il peut y avoir une jalousie de la fille envers sa propre fille (par rapport à l’affection de la grand-mère).

    Le fait de se sentir mère n’intervient pas forcément à l’accouchement.

    Michel rappelle l’histoire racontée par Mahault à l’une de nos réunions précédentes : Mahault avait aidé une femme à accoucher. Cette femme l’avait recroisée et l’avait remercié, elle se souvenait de son regard. Michel l’interprète comme un acte de résistance à un discours qui prescrit l’oubli.

    Michel donne un autre exemple mais cette fois c’est la voix et non le regard qui marque. Un autre exemple est encore donné mais avec le toucher.

    Michel souligne qu’il n’existe pas de congé accouchement mais uniquement un congé maternité. Il semble y avoir un tabou concernant le temps de l’accouchement en lui- même qui est mis de côté, peu parlé, les projecteurs étant mis sur la naissance du nouvel enfant.

    Michel précise que la naissance est la vitrine sanitaire de l’accouchement. L’idée serait donc de parler davantage de l’accouchement. L’accouchement participe à la souffrance maternelle.
    Julie précise que la violence provient aussi de ce qui ne sera plus.

    Des espaces de paroles sont nécessaires après l’accouchement.

Julie précise l’importance que la mère ne s’identifie par à un enfant.
Mais tout à la fois, Chantal précise que la femme après l’accouchement ne sait plus où elle est. Sa propre mère peut être un repère. Le seul lieu où elle sait où elle est c’est en tant que fille de sa mère selon Chantal. Et en tant que femme de son mari ? Comment doit être l’attitude de la grand-m ère pour que sa fille puisse s’appuyer sur elle ?
Chantal propose une préparation de grand-mère, un congé de grand-maternité avec l’accord de la fille.

Chantal précise que lorsque l’accouchement est traumatisant, les femmes ne parviennent pas à déclencher elles-mêmes.
Il y a 90 pourcents de menaces d’accouchement prématuré qui n’en sont pas.

Concernant la paternité :
Chantal précise que lorsque le père remercie sa propre mère de l’avoir accouché, cela coupe la symbiose. Voir leur femme accoucher peut amener ces remerciements vis-à- vis de leur propre mère.

Il y a des risques pour la sexualité du couple lorsque l’homme voit sa femme accoucher. La présence de l’homme est ainsi questionnée. Chantal précise que lorsqu’une femme accepte la présence de l’homme, il s’agit là d’une preuve d’amour compte tenu de sa vulnérabilité et du risque qu’elle prend à ce moment-là.

Ouarda demande à qui parle le père, et souligne l’importance qu’il y ait un lieu de paroles pour les pères aussi.
Chantal évoque alors la vulnérabilité des hommes à ce moment-là bien qu’ils ne vivent rien de corporel.

C’est aussi une perte de soi le fait qu’ils ne vivent pas l’expérience dans leur corps. Sara souligne l’importance de la construction.

Michel précise que le prescriptif assigne. Il ne laisse pas de place au désir. Le prescriptif prescrit le silence.

L’organisation d’un enfant à l’autre n’est pas la même.

Chantal souligne que l’impatience des femmes est aggravée par les techniques médicales. Avant les premiers mouvements actifs du nourrisson indiquaient sa présence, désormais c’est l’image. L’image précède les mouvements d’un mois. C’est très intrusif.

Il y a une impatience de savoir le sexe de l’enfant alors que lui-même ne l’a pas montré. Cette violence est contingente aux nouvelles techniques médicales. L’intérêt de la technique est le pouvoir.
Il est exigé des sage-femmes des actes et non plus de l’accompagnement. Le métier de médecin est un métier dans un temps alors que celui de sage-femme est un métier d’accompagnement.

90 pourcents des femmes ont une péridurale alors qu’il devrait y en avoir 40 pourcents. La lutte contre la douleur est une belle lutte mais elle a remplacé l’accompagnement.

L’hôpital est public et pourtant c’est un lieu dans lequel les gens ne sont pas écoutés. Le temps de l’hôpital est le temps de l’urgence. C’est un temps durant lequel le patient n’a plus son mot à dire. Il y a une disparition du sujet.

Dans l’urgence le patient doit être transparent. Michel évoque Henri Maldiney qui est un philosophe qui a écrit « Regard parole espace ». Il traite la question de l’opacité. L’opacité est la maison du sujet. Les pathologies de la transparence annulent le sujet. Le médical n’est pas le lieu du singulier.

L’hôpital est uniformisé.
Sara précise que l’hôpital public est devenu une entreprise. Julie dit que l’hôpital n’est pas un lieu où quelque chose se construit.

Julie évoque son trajet sur le chemin de la maternité au moment de l’un de ses accouchements. La voix à la radio l’avait marquée.
Les objets a ont été évoqués plusieurs fois pendant la réunion. Que représentent-ils dans ces moments-là ?

Chantal évoque la théâtralité du symptôme et donc l’importance qu’il soit entendu.

Michel rappelle l’importance du vide en utilisant le taquin comme image. Le vide est nécessaire.
Les techniques d’imagerie : ce qui est incertain au-dedans est représenté au dehors.

Est aussi questionné : comment faire avec les femmes dont la souffrance est en sourdine ?

La question de l’influence culturelle est aussi évoquée.
Sara se demande s’il y a une différence sur les taux de suicide en fonction des cultures. Dans certaines cultures, les femmes sont moins seules et très entourées par exemple.

Michelprécisequelesmaisonsvertessontdévoluesàuneattenteencreux.Lesfemmes sont invitées à venir s’y déballer.

L’idée d’un lieu à l’image d’un café poussette est évoquée.
Sara propose plutôt des psychanalystes qui se déplacent dans les maternités (pour de l’individuel mais aussi des groupes). Cela serait ouvert tant aux patients qu’aux professionnels. Il s’agirait d’une proposition et non d’une injonction.

La chute des hormones post-grossesse est un moment opportun pour offrir un espace de paroles.
Ouarda évoque que dans son expérience la maternité ne proposait pas de lieux communs dans lesquels les femmes devenues mères pouvaient se retrouver (contrairement à l’expérience de Sara pour l’une de ses grossesses).

Chantal dit que nous sommes passés de l’hospice qui était le lieu de tout le monde à l’hôpital avec la baignoire dans la chambre. Sara évoque le fait que la présence de l’autre peut apaiser. Cela déblaye les fantasmes également. Selon la singularité de chaque femme, la présence de l’autre sera pertinente ou non.

Chantal précise que le personnel soignant évite les rencontres entre les femmes qui viennent d’accoucher.

Le prochain groupe aura lieu le mardi 21 février.

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