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Françoise Dolto - Fiche de lecture de son séminaire tome 1

 

Ma lecture fut particulièrement plaisante du fait des nombreux cas cliniques énoncés, du partage d’expérience et de la transmission orale du savoir-faire de Dolto. Je retiens sa qualité d’écoute, sa vivacité d’esprit et son expérience tout de même immense.

 

Je note ceci que pour Dolto, toute vérité est bonne à dire à l’enfant et même, « pour l’analyste, toute épreuve est un tremplin, toute castration est structurante » (p. 16).

 

Toujours considérant l’importance de la scène primitive, Dolto dit qu’ « un enfant peut mourir parce qu’on ne lui a pas donné sa scène primitive, et donc sa fierté d’être au monde. » (p. 18) Elle ajoute : « Notre affaire à nous, psychanalystes, c’est la communication de la vérité de cette scène primitive, qui redonne la force de vivre et de communiquer. »

 

Je retiens aussi cette formule qui me parle particulièrement : « Notre travail psychanalytique consiste toujours à faire s’exprimer le sujet autrement » (p. 20).

Plus loin, elle dira aussi que notre travail consiste à rétablir la circulation (psychique) et que « coexistent en bonne intelligence, cet imaginaire et cette réalité » (p. 30).

 

Je remarque que Dolto utilise le sentiment que lui fait ressentir le patient pour l’interroger et l’aider à dire davantage. Je suppose que c’est un procédé propre à la cure avec un enfant.

 

J’ai trouvé intéressant et pertinent ce que Dolto nomme parfois de « mère intérieure » ou de parent intérieur, qui renvoie bien à l’imaginaire construit autour de la figure maternelle ou paternelle et pas au parent en tant que tel. Je trouve que nous retrouvons cela aussi chez les patients adultes. Ils évoquent toujours leur mère ou père en tant qu’être de fiction, dans leur imaginaire. Mais c’est ce parent là qui les impacte malgré tout.

 

Concernant les castrations, je note cette définition limpide : « La castration, qu’elle concerne les pulsions orales, anales ou génitales, consiste à donner les moyens à un enfant de faire la différence entre l’imaginaire et la réalité autorisée par la loi, et ce, aux différentes étapes précitées. »

La castration orale concerne le dire, et notamment la différence entre le dire et la réalité.

La castration anale, elle, concerne le faire.

J’ai trouvé intéressant ce que Dolto dit de la castration ombilicale, qui défusionne l’enfant et la mère, et de la phobie en tant que dans la phobie, l’être a besoin absolument de ce dont il s’imagine manquer.

Dolto insiste toujours beaucoup sur le fait de poser des mots à chacune de ces étapes structurantes pour l’enfant. Pour castrer la langue du téton dit-elle, la mère ne doit pas disparaitre pour sevrer l’enfant mais poser les mots et expliquer à l’enfant.

Je note aussi ce qu’elle décrit comme une mère ayant du mal à se sevrer de son enfant. Le sevrage et la castration qui l’accompagne vont bien dans les deux sens.

De même concernant les convulsions dont Dolto nous indique qu’il s‘agit toujours d’une surcharge d’excitation que la mère a provoqué sans mettre de mots dessus.

 

A propos d’un enfant qui ne parle pas, Dolto énonce ceci de précieux : « Notre rôle n’est pas de désirer quelque chose pour quelqu’un mais d‘être celui grâce auquel il peut advenir à son désir. Ça n’est pas à nous de désirer qu’un enfant parle lorsqu’il ne parle point. Nous ne savons pas ce que cela veut dire. » (p. 84)

 

A la page 108, Dolto s’énerve quelque peu vis-à-vis de l’emploi du terme « gosse » et nous rappelle l’importance du fait de nommer l’enfant. Elle dira plus loin : « Tandis que, si nous l’appelons par ses nom et prénom, il saura que nous nous adressons à lui en tant que sujet de son histoire, originé comme un être humain unique et sexué dans le désir de cet homme et de cette femme, socialement irremplaçable et non interchangeable. » (p. 165).

 

Dolto insiste également sur le fait que les pulsions de mort ne sont pas pulsions agressives mais pulsion de repos. Mais aussi que l’inconscient est là même dans le sommeil profond et que nous travaillons avec l’inconscient, pas avec le conscient.

Le cas de cette jeune mère tombée dans le coma après son accouchement était incroyable à découvrir.

A propos des pulsions de mort justement, je retiens aussi ce que Dolto nous dit sur leur nécessité pour vivre : « Le désir nous épuise, mais nous récupérons grâce aux pulsions de mort » (p. 164).

 

J’ai trouvé percutant ce que Dolto énonce quant au fait que si un enfant perd sa mère, il perd aussi son père et réciproquement, puisque père et mère n’existent relativement que l’un par rapport à l’autre. Et elle ajoute qu’il ne peut y avoir castration œdipienne que « s’il y a eu indentification à quelqu’un qui a des relations sexuelles avec la génitrice ou le géniteur, et qui vous est interdit. » (p. 127).

 

Il y a une multitude d’indications que Dolto nous livre. Par exemple, il y a deux formes phalliques, le sein et le pénis.

Ou encore le risque de déprivation sensorielle que produit la couveuse, alors que le bébé est habitué à entendre le rythme cardiaque de sa mère.

 

Je relève aussi le caractère un peu miraculeux de ce qu’elle nomme des guérisons, tout comme ce qu’elle appelle une « psychanalyse rapide » qui éviterait selon elle des suicides suite à des ruptures amoureuses. Cela me semble un peu léger quand même.

Cela dit, je trouve que régulièrement Dolto alerte sur la nécessité de ne pas plaquer un supposé savoir d’adulte sur l’enfant, de l’importance de respecter la parole et l’évolution de l’enfant et de se méfier des dictionnaires de symboles et autre savoir tout fait.

 

Dolto souligne que l’être humain culpabilise « du sentiment qu’il a d’être responsable de son désir, puisqu’il ne sait pas de quoi il est responsable. Il ne sait pas quand cela commence, et il ne sait pas jusqu’où cela va. Alors quand c’est l‘autre qui le prend en charge, tant mieux, c‘est toujours cela de pris sur la culpabilité d’un désir que l’autre assume pour vous. Voilà ce que les hommes appellent le masochisme. En fait, c’est plutôt un stratagème pour rechercher le plaisir sans se sentir responsable de sa propre agressivité. » (p. 166). Mais Dolto distingue cette agressivité d’une recherche de souffrance pour un plaisir masochiste. Elle évoque pour la femme le désir de se faire enfoncer en évoquant ici des pulsions de plaisir orales dans ses voies génitales, et pour le garçon le désir de pénétrer le lieu génital.

 

Je note également à quel point il est important qu’une femme devenue mère continue à s’occuper de son Jules et que le lieu du plaisir doit resté entre les parents et non pas auprès de l’enfant. Egalement, l’ensemble des séances accordent une place importante au fait que l’enfant amène toujours le symptôme des parents et que les parents doivent être invités à entreprendre une cure. Certains exemple sont même la démonstration de comment les parents sans le savoir franchement, se servent de leur enfant pour aller consulter un psychanalyste.

 

Pour Dolto, la névrose de l’adulte est « une pathologie prolongée de la culpabilité pubertaire, l’angoisse de la castration réveillée de l’Œdipe » (p. 194).

 

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