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Lecture psychanalytique d'un symptôme chez l'enfant

 
Dans son ouvrage Du roc de la castration au roc de la structure, J.C Razavet relate un cas clinique d’un enfant de 6 ans, élevé par une mère célibataire. Celle-ci est en psychanalyse. Elle s’interroge sur sa responsabilité quant à la survenue d’un incendie à son domicile.
Le père, absent, est néanmoins présent dans le discours de la mère.
La mère cède à la demande de son fils de dormir avec elle dans son lit. Quelques minutes tard, elle sent un picotement dans la gorge puis l’odeur de brûlé. Elle pense que l’incendie vient de l’extérieur, elle ouvre la porte et l’appartement s’enflamme : « le danger était à l’intérieur, la mère le cherche à l’extérieur »[1].
Le danger à l’intérieur désigne la poussée interne de la pulsion, et plus précisément la pulsion œdipienne.
Le petit garçon donne alors son interprétation de l’incendie :
«  - A un moment tu t’es tournée contre moi dans le lit, maman. Ça a fait « crac ». Ça a dû appuyer sur la cloison et mettre le feu au petit bout (il voulait dire le petit bout de fil électrique).
- Qu’est-ce que tu racontes ? (…)
- C’est papa qui va pas être content ! »[2]
 
Razavet interprète cela comme l’évocation, l’invocation et même la convocation du « courroux » paternel. Et d’ajouter qu’il ne fait pas appel à son géniteur en chair et en os mais à sa fonction d’opérateur symbolique. Il nous invite même à lire cette première remarque du garçon comme une véritable interprétation psychanalytique qui renvoie la mère à sa propre situation œdipienne, ce qui nous rappelle au combien (nous le voyons dans la clinique) les enfants se confrontent à l’Œdipe non résolu de leurs parents et ce jusqu’à un âge très avancé parfois.
 
L’enfant enchaîne ensuite par une interrogation concernant une visite médicale où le médecin lui a touché ses parties génitales. Razavet nous invite à lire l’inquiétude quant à ses parties intimes comme la manifestation de l’angoisse de castration qui survient, évidemment, après avoir lancé son appel au père.
 
Comme nous le rappelle Razavet, lorsqu’un enfant n’a pas les mots pour dire ou l’oreille pour être entendu, le seul moyen de tirer la sonnette d’alarme est la formation d’un symptôme. Mais tirer quelle sonnette d’alarme ? Pourquoi ce petit garçon appelle-t-il son père à l’aide ? Bien évidemment pour se défendre de la jouissance maternelle qui fait rage et ravage.
La jouissance de la mère peut trouver une voie d’apaisement grâce à la cure psychanalytique.
C’est le cas de cette mère qui est en cure et qui parviendra à dire à son fils, visiblement agité par l’incendie :
« Papa ne penserait certainement pas que tu as mis le feu à la maison, mais il trouverait qu’à ton âge, il n’est plus temps de dormir dans le lit de ta mère »[3].
 
[1] Razavet, J.C. De Freud à Lacan. Du roc de la castration au roc de la structure, Editions de Boeck, Louvain-la-Neuve, 2014, p. 19.
[2] Ibid., p. 20.
[3] Ibid., p. 21.
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