Pierre Fédida nous offre une superbe définition de la séance :
« Une séance est l’espace de temps pour une parole soustraite au regard et ainsi léguée au dit de l’entendu. Disparus alors les visages que savent les miroirs. Disparue leur image en laquelle ils aiment à se reconnaître. »[1]
L’offre psychanalytique va permettre la « parole qui porte en elle un vide préfigurant la capacité d’entendre son dit »[2].
« Ainsi la séance est-elle l’espace d’un temps où le silence – fait à une parole pour parler et à une écoute pour entendre - donne corps au vide. »[3]
Le psychothérapeute instaure « l’espace vide par lequel l’illusion créative est possible »[4]. Le corps du vide suppose une rupture de communication sociale qu’offre le cadre psychanalytique.
Rappelant l’importance de la position dépressive dans la théorie de Winnicott, en tant que « mise en jeu de l’absence », Fédida souligne le fait que le vide n’est pas l’absence, le vide est comme l’ « annulation de l’absence »[5].
Et Fédida de nous rappeler l’écart entre le corps vécu et les mots pour en parler[6].
[1] Ibid., p. 288.
[2] Ibid., p. 199.
[3] Ibid., p.9.
[4] Ibid.
[5] Ibid., p. 117.
[6] Ibid., p. 26.